Message pour le 18 juin 2022

       Comme chaque année, nous commémorons à Amboise un double anniversaire :

L’anniversaire de l’appel lancé depuis Londres par le Général De Gaulle, appel que nous avons entendu autour de la stèle qui lui est consacrée

L’anniversaire des combats à Amboise et à Chargé.

Trois dates jalonnent notre mémoire nationale : 18 juin 1940 – 6 juin 1944 – 8 mai 1945

18 juin 1940

Un général rebelle refuse l’humiliation de la défaite, de la déroute, et contre toute logique appelle à la poursuite du combat, et à la résistance c’est un geste d’espoir insensé.

6 juin1944 - 78ème anniversaire

Les alliés débarquent en Normandie et c’est le début de la fin pour le Reich millénaire.

C’est la preuve que l’espoir insensé avait raison.

8 mai 1945

La France, malgré toutes les difficultés et tous les pièges que lui tendent ses propres alliés se retrouve à la table des vainqueurs sur le front occidental contre le nazisme.

C’est l’espoir qu’un monde nouveau.

C’est l’espoir de la construction d’une Europe nouvelle.

 

Où en sommes-nous ?

Le contexte international m’incite à vous livrer quelques souvenirs personnels.

Je suis né en 1936 le jour même où FRANCO attaquait la République Espagnole, vous connaissez la suite.

J’avais 4 ans quand nos amis allemands sont venus démolir le quartier de TOURS proche du pont Wilson.

J’avais 7 ans quand nos alliés américains ont démoli LA RICHE et ST PIERRE DES CORPS et quand les avions anglais sont venus bombarder Amboise

J’avais presque 8 ans le 6 juin jour du Débarquement.

Nous avions tous le fol espoir que cela en serait fini à jamais de la guerre.

Nous ne savions heureusement pas ce qui nous attendait.

En 2014, l’année du centenaire de 14-18, j’ai recensé les conflits armés survenus dans le monde : entre1944 et 2014 j’ai compté pour 70 ans de calendrier 114 ans de conflits cumulés, soit au moins une vingtaine.

Au mois de février, aux portes de l’Europe se rallume en conflit commencé en 2014, et dont on ne sait pas quand ni comment il pourra s’éteindre.

Pendant cette période la technologie de destruction s’est énormément développée.

Devons-nous pour autant nous sombrer dans le pessimisme, la résignation, le repli sur soi

Souvenons-nous du message de résistance du Général DE GAULLE

 

Nous tous devons devenir les témoins et les passeurs de la Mémoire.

Nous devons garder à l’esprit que le Devoir de Mémoire doit s’appuyer sur le devoir de vérité et qu’il est totalement anachronique de refaire l’histoire à la lumière d’idéologies inconsistantes.

Contribuons

à rejeter tout nationalisme belliqueux

à inventer la construction d’une Europe démocratique et humaniste.

                                                                                                                                             

                                                                                                                  Claude Métreau

 

                                                                                             Président du Souvenir Français Amboise

 

Message pour le 18 juin 2021

  Comme chaque année, nous commémorons  à Amboise  un double anniversaire :

 L’anniversaire de l’appel lancé depuis Londres par le Général De Gaulle, appel que nous avons entendu autour  de la stèle qui lui est consacrée

L’anniversaire des combats à Amboise et à Chargé.

 Trois dates jalonnent notre mémoire nationale : 18 juin 1940 – 6 juin 1944  – 8 mai 1945

18 juin 1940

 Un général rebelle refuse l’humiliation de la défaite, de la déroute, et contre toute logique appelle à la poursuite du combat, et à la résistance c’est un geste d’espoir insensé.

 6 juin1944 - 77ème anniversaire

 Les alliés débarquent en Normandie et c’est le début de la fin pour le Reich millénaire.

 C’est la preuve que l’espoir insensé avait raison.

 8 mai 1945

 La France, malgré toutes les difficultés et tous les pièges que lui tendent ses propres alliés se retrouve à la table des vainqueurs sur le front occidental contre le nazisme.

 C’est l’espoir qu’un monde nouveau.

 C’est l’espoir de la construction d’une Europe nouvelle.

 Qu’en est-il advenu ?

 Dans l’ouest de l’Europe nous n’avons plus d’ennemi, mais l’allié soviétique deviendra un ennemi potentiel, et seulement potentiel avant de s’effondrer, relayé par un Empire Russe ambigu.

 Après les conflits coloniaux, Indochine, Madagascar, Algérie, Tunisie, Maroc, nous connaissons une longue période de paix et de prospérité.

 Quelques jalons :

 2005 : Nous refusons le traité constitutionnel de l’Europe, qui nous revient sous le biais d’un nouvel accord.

 2015 : Nous sommes frappés par un adversaire d’une nouvelle nature.

 En effet, depuis janvier 2015 chaque année est marquée d’un ou plusieurs attentats islamistes.

 L’éradication du pseudo-état du Califat ne supprime pas les actions individuelles.

 C’est ainsi qu’une nouvelle menace guerrière est apparue.

 L’idéologie nazie s’est trouvé une héritière.

 2016 : le Royaume-Uni décide par référendum de quitter l’Union Européenne.

 Mais quelles que soient nos options politiques nous gardons notre estime à nos frères d’armes britanniques.

 2018 : Le Président des Etats-Unis d’Amérique, Donald TRUMP, déclare que l’Europe est son ennemie économique.

 Son successeur change de direction, en veillant en priorité aux intérêts américains.

 2019 :

 La pandémie du covid19 s’étend sur le monde entier, nous n’en sommes pas encore sortis

 Il y a maintenant cinq ans, je vous exhortais au rassemblement sur l’esprit de résistance.

 J’y ajouterai la résilience.

 Nous, les Témoins et les passeurs de la Mémoire, nous devons garder à l’esprit que le Devoir de Mémoire doit s’appuyer sur le devoir de vérité et qu’il est totalement anachronique de refaire l’histoire à la lumière de nos modes de vie actuels.

Contribuons

                     à rejeter tout nationalisme égoïste

               à inventer la construction d’une Europe politique, sociale et humaniste.

                                                                                                                    Claude Métreau

                                                                                                                Président du Souvenir Français Amboise

 

Cérémonie du Souvenir des Déportés. 30 avril 2017

Texte des élèves du Collège Malraux

Cérémonie du Souvenir des Déportés. 30 avril 2017

Retour sur notre expérience du Train de la Mémoire vers AUSCHWITZ

Novembre 2016

Je veux témoigner, au nom de notre groupe, de notre participation au Train de la Mémoire, qui nous a emmenés pour un voyage intérieur en novembre 2016 à AUSCHWITZ.

Nous nous sommes préparés par des lectures, des réflexions sur le sens des événements historiques, une approche philosophique et anthropologique. Les archives de Vichy ont été ouvertes, les historiens ont eu accès à des preuves de beaucoup de leurs hypothèses. Plus encore,  ils ont découvert ce qu’ils n’auraient pas osé imaginer, l’implication odieuse  d’une poignée de responsables.

Nous avons choisi pour l’émission que nous avons présentée dans le Train de la mémoire, de décrire et d’expliquer le rôle du gouvernement de Vichy dans la déportation des Juifs de France. Nous avons pris conscience que beaucoup de réactions au lendemain des attentats de 2015 et 2016 nous rappellent malheureusement des attitudes des années 1930 et de l’occupation : déchéance de nationalité, camps d’internement. Cela induit des questions auxquelles chacun de nous doit répondre en conscience, par exemple sur le rejet de l’autre.

Au fur et à mesure que le train approchait de la Pologne, nous avons senti monter en nous une sorte d’angoisse, en même temps que nous réfléchissions aux faits historiques, et à leur signification profonde, à leur signification humaine.

C’est dans un silence total que nous avons marché, à cinq cents, pendant trois quarts d’heure, vers AUSCHWITZ-BIRKENAU. C’est en chuchotant à peine que nous avons parcouru les ruines de l’entreprise d’extermination massive de personnes à seule raison de leurs caractéristiques jugées nuisibles ou inutiles par les nazis. C’est dans un silence total que nous avons regardé, hypnotisés, ces ruines qui crient encore en silence.

Le lendemain, nous avons parcouru le camp de concentration, AUSCHWITZ 1, où le musée montre les preuves irréfutables du forfait perpétré contre les dix catégories caractérisées chacune par un triangle de couleur, pour qu’on sache en quoi elles dérangeaient le but d’un Reich de mille ans pour une race de seigneurs. Les politiques, les criminels, les « asociaux », les « Unmench », Nacht und Nebel,…

Nous avons vu, de nos yeux, les cellules de punition, le mur des fusillés et les fenêtres occultées, les châlits, la cellule de Maximilien KOLBE, la potence, le Block où Mengele a « expérimenté » au nom de la science. Et je ne parle pas des Kommandos qui allaient travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive, dans les entreprises qui soutenaient l’effort de guerre nazi.

Nous sommes allés sur la rampe numéro deux, celle ou sont arrivés la quasi-totalité des Juifs déportés de France de 1942 à 1944. Car nous voulions voir cette dernière étape des Français avant leur extermination.

Alors oui, je témoigne, nous témoignons, pour les victimes, pour ceux qui sont revenus, qu’ils soient encore parmi nous ou qu’ils n’y soient plus, au nom des cinq cents lycéens de ce train, QUE CELA FUT VRAI, et qu’on ne fera jamais que ce qui a été n’ait pas existé. Il nous faut porter, au nom de l’humanité, le souvenir de cette horreur sans nom. Il nous faut porter ce souvenir, justement parce qu’il témoigne de l’humanité de ceux qui ont perpétré ces horreurs, et aussi de l’humanité de ceux qui, aujourd’hui, de par le monde, se rendent coupables d’actes tout aussi horribles. Il nous faut dire avec force que ce sont des humains, et pas des monstres ; parce que si ce ne sont que des monstres, cela nous interdit de PENSER, de nous LEVER et de COMBATTRE.

Au-delà de l’émotion qui nous a tous submergés, à un moment ou à un autre, nous avons pris conscience que les faits resteront à jamais des faits, et qu’il n’y a ni réparation ni oubli possible si l’on veut vraiment : « PLUS JAMAIS ÇA ».

Nous avons pris conscience qu’il faut savoir dire « NON », « STOP »,   dès le départ, le plus tôt possible, avant qu’il ne soit trop tard, et que cela nous engage, que cela change le cours de nos vies comme homme ou comme femme.

Au- delà de l’émotion, il  nous faut sans cesse exercer notre raison, notre discernement, et refuser l’inacceptable, ici et maintenant, chez nous.

Nous sommes encore sous le choc de la rencontre avec une réalité qui pourrait sembler ancienne, puisqu’elle a plus de soixante-dix ans. Cela nous ouvre les yeux sur notre monde contemporain, sur ce qui se passe en France même, en 2016, en 2017… Cela doit nous aider à ressentir le même choc devant ce qui est inacceptable aujourd’hui, afin que personne ne revive PLUS JAMAIS ÇA.

Par cette expérience, nous avons reçu la responsabilité de TEMOIGNER.

C’est notre tour de témoigner que c’est vrai, que les faits sont avérés, qu’on ne peut les nier sans que ce soit un nouveau crime, et que les mots ne sauraient décrire ni les réalités ni les sentiments.

 

Nous sommes vos héritiers dans la mémoire, et nous avons le devoir de transmettre ce que vous nous donnez en héritage.

 

 18 Juin 2016  -  Message du Président du Souvenir Français – Amboise

 

 Comme chaque année, nous commémorons  à Amboise  un double anniversaire :

L’anniversaire de l’appel lancé depuis Londres par le Général De Gaulle, appel que nous avons entendu autour  de la stèle qui lui est consacrée

 L’anniversaire des combats à Amboise et à Chargé.

 Trois dates jalonnent notre histoire récente, elles doivent contribuer à la construction de notre mémoire nationale.

                                          18 juin 1940 – 6 juin 1944  – 8 mai 1945

18 juin 1940

Un général rebelle refuse l’humiliation de la défaite, de la déroute, et contre toute logique appelle à la poursuite du combat, à la résistance c’est un geste d’espoir insensé.

 6 juin 1944

 Les alliés débarquent en Normandie et c’est le début de la fin pour le Reich millénaire.

 C’est la preuve que l’espoir insensé avait raison.

 8 mai 1945

 La France, malgré toutes les difficultés et tous les pièges que lui tendent ses propres alliés se retrouve à la table des vainqueurs.

C’est l’espoir qu’un monde nouveau s’ouvre devant les peuples. 

C’est l’espoir de la construction d’une Europe nouvelle.

 A l’ouest nous n’avons plus d’ennemi, mais l’allié soviétique deviendra un ennemi potentiel, seulement potentiel avant de s’effondrer.

 Après les conflits coloniaux, Indochine, Madagascar, Algérie, nous pouvions espérer une longue période de paix et de prospérité.

Plus de 70 ans après nous sommes frappés par un adversaire d’une nouvelle nature.

Attentats à Paris en janvier et novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016.

Exécution ces jours-ci de deux policiers à leur domicile.

Une nouvelle menace guerrière apparaît.

 

Le Ministre de la Défense le définit ainsi : « Cet ennemi d’un nouveau genre propage une idéologie génocidaire, érigée en vérité absolue et notamment fondée sur l’éradication des groupes « inférieurs » ou « impurs » c’est-à-dire nous tous ».

 Ceci doit nous rappelle que l’idéologie nazie qui s’est trouvé une héritière.

 Lire le petit livre « Qui est l’ennemi ? » du Ministre de la Défense, Jean-Yves LE DRIAN. Il nous explique pourquoi nous sommes en guerre.

 Le 8 mai 2016 je vous exhortais à nous rassembler sur l’esprit de résistance.

 Je souhaite que nos nations se ressaisissent

 pour retrouver confiance dans l’avenir

 pour ne pas se réfugier dans un nationalisme égoïste

 pour continuer à construire en commun une Europe meilleure.

 

                                                                                                                              Claude Métreau

 

 

8 MAI 2016 – CIMETIÈRE DES URSULINES

 

 

 

TOMBE DU SOLDAT INCONNU                                                         

 

En ce 8 mai nous commémorons la capitulation du régime NAZI qui a mis fin à une guerre de plus de 5 ans, particulièrement meurtrière.

 Nous sommes entrés depuis le 1er août 2014 dans le cycle commémoratif du centenaire de la Grande Guerre qui nous conduira jusqu’au 11 novembre 2018.

 Dans cet enclos militaire sont alignées côté rue les 46 tombes de combattants de 14-18, décédés à l’hôpital d’Amboise ou restitué aux familles et rassemblés ici.

Le premier d’entre eux par la chronologie est Jean-Pierre PASQUREAU  du 6ème Génie, décédé le 14 août 1914.

En face dans 13 tombes reposent les combattants de la seconde guerre mondiale.

 Ce combattant non identifié symbolise les combattants de tous les conflits passés et présents.

 La plaque fixée au-dessus de sa tombe rassemble les noms des combattants de tous les  conflits ainsi que les déportés dont les noms sont inscrits sur les concessions familiales.

 C’est en pensant à eux tous, et à toutes les victimes de toutes les guerres que, dans quelques instants nous observerons un temps de silence et de recueillement.

  

Michel DEBRÉ

  

Né à Paris le 15 janvier 1912

                                             Mort à Montlouis sur Loire le 2 août 1992

                                                  Membre honoraire du Parlement

 Maître des requêtes honoraire au Conseil d’État

 L’un des quarante de l’Académie Française

 Commissaire de la République

 pour la région d’Angers le 10 août 1944

 (Sous le nom de JACQUIER)

 Premier Ministre du Général de Gaulle

 Le 8 janvier 1959

 Il fut maire de la Ville d’Amboise de 1966 à 1989

 Conseiller Général du canton de 1966 à 1989

 Et  de1976 à 1992

 Son père, le professeur Robert DEBRÉ,

 Membre de l’Institut est enterré  à Vernou sur Brenne

 Sa mère Jeanne DEBAT-PONSAN à Nazelles

 

MÉMORIAL DES HARKIS

 Ce monument a été érigé  à l’initiative de l’Association Nationale du Mémorial de l’Aurès et des Harkis Morts pour la France.

Il fut inauguré le 19 avril 1997 par Bernard DEBRÉ, Maire d’Amboise et Mébarek BOUCHEKIOUA, membre fondateur de l’Association du Mémorial  de l’Aurès accompagnés d’autres personnalités.

 Seize blocs d’ardoise portent chacun le nom d’un des douars composant la commune mixte d’ARRIS. A l’intérieur des plaques en laiton portent les noms de 393 soldats originaires de cette région morts pour la France.

 109 en 1914-1918

 102 en 1939-1945

  11 en Indochine

 171 en Algérie dans les formations supplétives

 Les cérémonies sont organisées traditionnellement le 25 septembre de chaque année.

Ce monument doit nous rappeler aussi les combattants des formations supplétives d’Extrême-Orient ainsi que tous les combattants venus d’outre-mer pendant les deux guerres mondiales combattre à nos côtés mourir et souffrir sous des climats inhospitaliers.

 

TOMBE FRANCO-ALLEMANDE

 

Depuis 145 ans reposent ici 13 soldats français et 3 soldats allemands morts pendant la guerre de 1870-1871.

 Cette inhumation collective qui était de règle à l’époque était-elle involontairement prémonitoire du rapprochement franco-allemand actuel, après deux guerres mondiales successives espacées de seulement 21 années ?

 Depuis soixante et onze ans, soit trois fois plus de temps nous poursuivons une construction européenne difficile, et contestée ici ou là, mais nécessaire pour le maintien de la paix en Europe. 

  

SÉPULTURE ARMEL JAHAN

 

Sur notre monument aux morts en ville nous pouvons lire les noms suivants :

 Hugues CABLAN 1948 TAN N’RUT   INDOCHINE

 Armel   JAHAN    1949 BEN SUC       INDOCHINE

 Aimé LE BAS        1950 CAO BANG   INDOCHINE

 Armel JAHAN, Sergent au 2ème Bataillon de Chasseurs Parachutistes Coloniaux, nous rappelle cette guerre française d’Indochine qui n’était pas seulement un conflit contre une colonie qui voulait conquérir son indépendance, mais une lutte contre le communisme totalitaire qui finit pas submerger ce beau pays, après avoir fait céder la grande nation américaine.

   

SÉPULTURE MICHEL TURPIN

  Le sergent Michel TURPIN du 110ème Régiment d’Infanterie Coloniale Motorisée avait 22 ans quand il est tombé le 3 octobre à El Raïcha en Algérie.

 Il est l’un des 186 enfants de l’Indre et Loire tombés pendant les huit années de la Guerre d’Algérie.

 Nous les Anciens de cette guerre savons que les blessures ouvertes alors ne sont pas toutes refermées.

Souhaitons cependant que le rapprochement franco-algérien s’accomplisse enfin, mais il faudra peut-être  attendre que tous les acteurs soient de ce conflit soient disparus.

  

                                                                                                              Claude Métreau

 

 

8 MAI 2016 – Salle des Fêtes

 

 Ce jour nous commémorons le 71ème anniversaire de la capitulation sans condition du régime NAZI le 8 mai 1945. C’est la victoire des alliés sur ce régime criminel.

 Nous pensions pour ceux qui ont connu ces évènements, que les temps sombres étaient révolus et que nous allions vers la paix universelle.

 L’Europe s’est divisée peu de temps après en deux blocs antagonistes est et ouest mais sans faire parler les armes.

 Grâce à quelques grands hommes politiques visionnaires l’Europe connait la paix à l’ouest et commence à s’organiser avec le marché commun.

 Le rideau de fer disparait plus tard sans un coup de feu. Cependant, l’effondrement dramatique de de la Yougoslavie met une tache à ce tableau paisible.

Le calme relatif que nous avons connu en Europe ne doit pas masquer que, depuis le 8 mai 1945 la paix universelle n’est jamais revenue complètement.

 Actuellement des conflits armés ensanglantent l’Afrique et le Moyen-Orient.

 Nos forces armées poursuivent en Afrique, à la demande des états agressés les éléments de l’internationale du terrorisme soi-disant islamique. Lequel nous a touchés en  France et en Belgique.

 Cependant nous ne devons pas sombrer dans la sinistrose.

 A notre niveau et avec nos propres forces,  résistons

 Le 8 mars l’Amiral LANXADE, Président de l’Association Solidarité Défense, remettait dans cette salle des récompenses aux élèves des écoles élémentaires d’Amboise accompagnés par leurs Directeurs. Ces élèves avaient envoyé aux militaires en OPEX des dessins à l’occasion du nouvel an pour leur manifester le soutien de la Nation en herbe.

Il y a quelques jours lors de la Journée de la Déportation, le 24 avril, nous recevions ici Monsieur Raymond TROUVÉ, ancien interné du camp de Rawa Ruska. Entré dans sa centième année, son esprit est toujours vif et sa mémoire intacte.

Il nous exhortait  par son exemple à résister aux forces du mal et notamment les jeunes à qui « il ne souhaitait pas de passer par où il était passé ».

 Parmi ces jeunes, deux lycéennes venaient de participer activement à la cérémonie en hissant les couleurs, en portant le drapeau des Déportés et en lisant un texte qu’elles avaient rédigé.

 L’an dernier l’une d’entre elles, qui avait participé à la même cérémonie affirmait : « nous prenons le relais »

 Il y a aussi un autre relais à passer et je reprends ce que je vous ai dit l’an dernier, car notre manière de vivre ensemble est remise en cause et agressée violemment, ce que nous ne pouvons pas accepter.

 Nous devons nous rassembler sur l’esprit de résistance :

 

  • Résister à la tentation de la xénophobie et du racisme

  • Résister à la propagation de rumeurs

  • Résister aux offensives d’un nouveau totalitarisme prétendument religieux

  • Répondre calmement aux propos inacceptables

  • En résumer se comporter en véritables démocrates

  • Souvenons-nous et apprenons inlassablement aux jeunes générations à résister en mémoire de ceux qui sont morts pour la défense de nos libertés :

  • Les meilleurs d’entre eux nous ont déjà montré qu’ils sont en route.  

La paix n’est pas un avantage acquis, elle se gagne tous les jours par le courage de tous.

 

 

Le Président du Comité d’Entente                                                                          Claude METREAU

 

                                          Message pour le 18 juin  2015   

   

Comme chaque année, nous commémorons  à Amboise  un double anniversaire :

L’anniversaire de l’appel lancé depuis Londres par le Général De Gaulle, appel que nous avons entendu autour  de la stèle qui lui est consacrée

L’anniversaire des combats à Amboise et à Chargé.

Nous avons fait tout à l’heure l’appel des combattants tombés ces jours-là.                 

 18 juin 1940 –  6 juin 1944  8 mai 1945

Ces dates sont les jalons de notre histoire récente et doivent être la charpente de notre mémoire.

Chaque année, nos cérémonies les remettent en perspective.

Mais cette année je vous invite à fixer un instant notre attention sur le Général LECLERC

Notre défilé commence régulièrement par le dépôt d’une gerbe devant sa stèle inaugurée en 1997 et nous cheminons ensuite sur le pont qui qui porte son nom depuis1996.

1940 et 1945, deux dates qui jalonnent notre histoire et celle de cet homme, celle d’un météore :

Philippe François Marie de Hauteclocque né le 22 novembre 1902, mort le 28 novembre 1947. 

Je vais vous citer les principales étapes de cette courte existence vouée à notre nation

- 1924 major de la promotion « Metz et Strasbourg » de l’École spéciale militaire de Saint Cyr

- 1925 major à la sortie de l’École d’application de la cavalerie de Saumur

- 1926 8ème Spahis au Maroc, participe à la guerre du RIF, premier contact avec le continent africain

- 1931 Il devient instructeur à l'École de Saint-Cyr. Lors d'un exercice à cheval, sa jambe se casse sous sa

           monture ce qui lui vaudra d'utiliser une canne tout le reste de sa vie.

- 1934 promu capitaine il obtient la légion d’honneur

-  mai 40, Philippe de Hautecloque est capitaine d'état-major à la 4e division d'infanterie, en poste sur le  front belge et dans la Poche de Lille. Lors de l’attaque allemande il sent la captivité proche et demande au Général MUSSE l’autorisation de quitter le front pour aller poursuivre le combat ailleurs.

Capturé une première fois en mai pendant cette échappée solitaire il réussit à « endormir » son interrogateur allemand, qui le renvoie. Il réintègre une unité combattante.

- 15 juin, blessé et fait prisonnier à nouveau pendant une contre-offensive dans la plaine de Champagne

- 17 juin évasion de l’hôpital, traversée de la France à bicyclette où il rejoint sa femme et leurs six enfants à Libourne

- 17 juillet arrivée à Lisbonne au terme d’une « cavale »

- 20 juillet embarqué sur le SS HILARY pour Londres

- 25 juillet se présente au Général de Gaulle après avoir pris le pseudonyme de « François Leclerc »

-  6 août quitte l’Angleterre pour le Cameroun avec la mission de rallier l’AEF à la France Libre

Fin 40 après le ralliement progressif de l’AEF à la France libre il est désigné comme commandant militaire du Tchad et part conquérir le Fezzan (sud-ouest de la Libye) sur ordre du Général de Gaulle pour soutenir l’effort militaire des britanniques pendant la campagne de Libye et de Tunisie contre les Italo-allemands.

28 février 41, prise de l’oasis de Koufra d’où le fameux serment :

 

 « JUREZ DE NE DEPOSER LES ARMES QUE LE JOUR OU NOS COULEURS   - NOS BELLES COULEURS -   FLOTTERONT SUR LA CATHEDRALE DE STRASBOURG »

 

Pendant ce temps-là :

Le 16 juin Leclerc est déchu de la nationalité française par un décret de Vichy

Le 11 octobre, il est condamné à mort par contumace et à la confiscation de ses biens par la justice  de Vichy

       

- 12 avril1943, il participe au défilé de la victoire à Tunis à la tête de ses troupes, la 2ème DFL

(Division Française Libre)

- 24 août 1943 elle est rebaptisée 2ème  DB (Division Blindée), réorganisée sur le modèle américain,

elle  rejoint le Maroc où elle  s’entraine jusqu’en avril 44

- 10 avril 1944 la 2ème DB entame son embarquement pour l’Angleterre où elle est affectée à

la 3ème armée américaine du Général PATTON.

- Débarquement le 1er  août 

- 23 novembre1944 libération de  Strasbourg par la 2ème DB, le serment de Koufra est tenu.

- 4 au 5 mai 1945 arrivée de la 2ème DB au « nid d’aigle » de BERCHTESGADEN

 

Du 21 juin 1945 au mois de juillet 1946 c’est la courte aventure Indochinoise entre Leclerc, Thierry d’Argenlieu et Ho-Chi-Minh, c’est un autre chapitre : le début de la guerre française d’Indochine

 

12 juillet 1946, il est nommé inspecteur des forces terrestres en AFN

28 novembre 1947 le Général Leclerc meurt  dans un accident d’avion à Colomb-Béchar

Il est élevé à titre posthume à la dignité de Maréchal le 23 août 1952                                       

                                                                                                                                  Claude Métreau


                                                       8 MAI 2015

 

        L’an dernier nous avons ouvert le cycle des commémorations du centenaire de la Grande Guerre et le                                      

    70ème anniversaire du débarquement des alliés en Normandie le 6 juin1944

    70ème anniversaire du paroxysme des déportations des nazis et de leurs auxiliaires en 1944

    70ème anniversaire du massacre de MAILLÉ et de la libération de Paris le 25 août 1944

        Ce jour nous commémorons le

    70ème anniversaire de la capitulation sans condition du régime NAZI le 8 mai 1945 et par là même la victoire des alliés sur ce régime criminel.

 

      Mais la paix n’était pas revenue définitivement.

      En effet, jeune garçon de neuf ans en 1945, j’étais imprégné par le sentiment de soulagement et par l’immense espoir de mes parents que les temps sombres étaient révolus. Nous pensions cheminer vers la paix universelle.

      Mais de 1914 à 2014 sur 100 années de calendrier nous avons connu 140 années de conflits armés cumulés et seulement un peu plus d’une dizaine d’année de paix réellement universelle.

      Actuellement plus de six conflits armés ensanglantent l’Afrique et le Moyen-Orient.

 

      Mais revenons à notre commémoration.

      Nous avons mis en lumière dans l’exposition « Résistance et Déportation » et pendant la conférence de Christophe SIMON le caractère criminel de l’organisation nazie, méthodiquement criminelle ; acharnée à la destruction de tous ses opposants quel qu’ils soient, nationaux ou étrangers, mais aussi méthodiquement acharnée à la destruction de tout un peuple seulement parce que c’était ce peuple 

      La fréquentation de cette exposition par le public adulte, par quatre classes du Collège Malraux, la présentation des travaux de deux établissements scolaires, les prises de parole de jeunes lycéens sont la preuve que la transmission de la mémoire et de l’histoire est en marche, ce qui nous récompense de nos efforts. Une des lycéennes affirme : « nous prenons le relais »

 

      Mais il y a aussi un autre relais à passer :

 

       Cette année qui marque l’anniversaire de la libération des camps nous avons mis l‘accent sur la déportation et un peu moins sur la Résistance

      C’est maintenant sur l’esprit de résistance qu’il faut passer le relais :

·         Résister à la tentation de la xénophobie du racisme

·         Résister à la propagation de rumeurs

·         Résister aux offensives d’un nouveau totalitarisme prétendument religieux

·         Avoir le courage de répondre calmement aux propos inacceptables

·         En résumer se comporter en véritables démocrates

·         Souvenons-nous et apprenons aux jeunes générations à résister en mémoire de ceux qui sont morts pour la défense de nos libertés :   

Pour Amboise et Saint-Denis-Hors  

- 172 noms pour 14-18.

- 15 noms   pour 39-45

- 21 noms   pour la Déportation

- 4 noms     pour les TOE

- 3 noms     pour l’Algérie

 

Souhaitons que ces listes ne soient pas suivies d’autres listes.

 

La paix n’est pas un avantage acquis, elle se gagne tous les jours par le courage des hommes.

 

Le Président du Comité d’Entente et du Comité du Souvenir Français                                                                                   Claude METREAU

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27 Avril - Journée de la Déportation

Cérémonie du Souvenir des Déportés. 26 avril 2015

Retour sur notre expérience du Train de la Mémoire vers AUSCHWITZ  - Novembre 2014

Par les lycéens de l’Aumônerie de l’Enseignement Public

Je veux témoigner, au nom de notre groupe, de notre participation au Train de la Mémoire, qui nous a emmenés pour un voyage intérieur en novembre 2014 à AUSCHWITZ.

Après une préparation historique, philosophique et religieuse, faite de rencontres, de visites, de lectures et de débats pour approfondir, nous nous sommes mis en condition durant plus de 24 heures dans le train, en échangeant par voie radio sonore avec les quelque 500 lycéens qui allaient au-devant de la même expérience que nous.

Quel choc déjà que la rencontre de Monsieur Lucien BESNARD à Villedômer ! Avec des mots clairs, et une immense modestie, il nous a dit simplement ce qu’il a fait, parce que c’était son devoir, parce que sa conscience lui commandait de faire ce qui était juste, sans se poser d’autre question, et cela tout en connaissant les risques.

Et puis le témoignage de Monsieur Karol PILA, un enfant à l’époque, plus jeune que nous. Sa rage de vivre, sa survie dans le camp grâce à sa ténacité et à deux aînés de notre âge. Sa difficulté à témoigner, seulement maintenant, soixante-dix ans après, afin qu’on n’oublie pas, quand lui sera parti. Il dit qu’à quatre-vingts ans, c’est le gosse de dix ans qui parle.

Et tous les autres témoins directs ou indirects que nous avons rencontrés, lus ou entendus : tous, TOUS, nous ont dit la force du « PLUS JAMAIS ÇA ». Tous nous ont dit la responsabilité qu’ils nous transmettent de TEMOIGNER, quand ils ne seront plus là pour le faire.

Témoigner que c’est vrai, que les faits sont avérés, qu’on ne peut les nier sans que ce soit un nouveau crime, et que les mots ne sauraient décrire ni les réalités ni les sentiments.

Au fur et à mesure que le train approchait de la Pologne, nous avons senti monter en nous une sorte d’angoisse, en même temps que nous réfléchissions aux faits historiques, et à leur signification profonde, à leur signification humaine.

C’est dans un silence total que nous avons marché, à cinq cents, pendant trois quarts d’heure, vers AUSCHWITZ-BIRKENAU. C’est en chuchotant à peine que nous avons parcouru les ruines de l’entreprise d’extermination massive de personnes à seule raison de leurs caractéristiques jugées nuisibles ou inutiles par les nazis. C’est dans un silence total que nous avons regardé, hypnotisés, ces ruines qui crient encore en silence.

Le lendemain, nous avons parcouru le camp de concentration, AUSCHWITZ 1, où le musée montre les preuves irréfutables du forfait perpétré contre les dix catégories caractérisées chacune par un triangle de couleur, pour qu’on sache en quoi elles dérangeaient le but d’un Reich de mille ans pour une race de seigneurs. Les politiques, les criminels, les « asociaux », les « Unmench », Nacht und Nebel,…

Nous avons vu, de nos yeux, les cellules de punition, le mur des fusillés et les fenêtres occultées, les châlits, la cellule de Maximilien KOLBE, la potence, le Block où Mengele a « expérimenté » au nom de la science. Et je ne parle pas des Kommandos qui allaient travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive, dans les entreprises qui soutenaient l’effort de guerre nazi.

Alors oui, je témoigne, nous témoignons, pour les victimes, pour ceux qui sont revenus, qu’ils soient encore parmi nous ou qu’ils n’y soient plus, au nom des cinq cents lycéens de ce train, QUE CELA FUT VRAI, et qu’on ne fera jamais que ce qui a été n’ait pas existé. Il nous faut porter, au nom de l’humanité, le souvenir de cette horreur sans nom. Il nous faut porter ce souvenir, justement parce qu’il témoigne de l’humanité de ceux qui ont perpétré ces horreurs, et aussi de l’humanité de ceux qui, aujourd’hui, de par le monde, se rendent coupables d’actes tout aussi horribles. Il nous faut dire avec force que ce sont des humains, et pas des monstres, parce que si ce ne sont que des monstres, cela nous interdit de penser, de nous lever et de combattre.

Au-delà de l’émotion qui nous a tous submergés, à un moment ou à un autre, nous avons pris conscience que les faits resteront à jamais des faits, et qu’il n’y a ni réparation ni oubli possible si l’on veut vraiment : « PLUS JAMAIS ÇA ».

Nous avons pris conscience qu’il faut savoir dire « NON », « STOP », et que cela nous engage, que cela change le cours de nos vies comme homme ou comme femme.

Au- delà de l’émotion, il  nous faut sans cesse exercer notre raison, notre discernement, et refuser l’inacceptable, si ténu soit-il, si anodin puisse-t-il nous paraître.

Nous sommes encore sous le choc de la rencontre avec une réalité qui pourrait sembler ancienne, puisqu’elle a plus de soixante-dix ans. Cela nous ouvre les yeux sur notre monde contemporain. Cela doit nous aider à ressentir le même choc devant ce qui est inacceptable aujourd’hui, afin que personne ne revive PLUS JAMAIS ÇA.

Nous sommes vos héritiers dans la mémoire, et nous avons le devoir de transmettre ce que vous nous donnez en héritage.

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1er Août 2014 – Centenaire du 1er Août 1914

                                                                    Amboise 16 heures

 

        A l’initiative de l’Union Nationale des Combattants d’Indre et Loire et avec le soutien de l’Association des Maires d’Indre et Loire nous commémorons aujourd’hui le début de ce qui s’appellera plus tard

                                                           « La Grande Guerre »

 

                                Le 1er Août 1914 n’était pas un éclair dans un ciel bleu

                     Il nous faut connaitre le passé pour comprendre le présent et préparer l’avenir

 

L’Europe entrait dans le deuxième de trois conflits qui allaient s’étalent sur 75 ans

 

19 juillet 1870 – 10 mai 1871 :            295 jours soit 9 mois et 22 jours

1er août 1914 – 11 novembre 1918 : 1563 jours soit 4 ans 3 mois et 10 jours

3 septembre1939 – 8 mai 1945 :      2074 jours soit 5 ans 8 mois et 9 jours

Au total                                              3932 jours   

Le bilan humain de ce qui allait s’enclencher ce 1er août 1914 est écrasant :

9 millions de morts soit 6000 morts par jour et 8 millions d’invalides pour tous les belligérants

1 million 400 000 morts pour la France soit 900 par jour c’est-à-dire 10% de la population active masculine.

Mais il y a aussi les conséquences dans le temps.

Je vous renvoie vers les historiens qui ont amplement traité le sujet, mais je souligne un aspect en particulier :

Les deux premiers conflits sont clos par des traités de paix imposés par les vainqueurs, et désastreux pour les vaincus.

Le traité de Francfort (1871) nous condamne au paiement d’indemnités de guerre et à la perte de l’Alsace-Moselle

Le traité de paix de Versailles (1919), est une des raisons de l’essor du Nazisme.

Les traités de Saint Germain et du Trianon (1919-1920) démantèlent l’Autriche-Hongrie

Le traité de Sèvres (1920) démantèle l’Empire Ottoman et permettra la création d’états artificiels dont on voit la situation actuelle.

Aucun traité de paix ne conclut la seconde guerre mondiale en Europe.

Nous aurons l’occasion de revenir sur ce passé douloureux pendant les cinq années qui vont marquer le centenaire du cataclysme de 14-18.

 

Revenons à l’objet de notre rassemblement au début duquel nous avons entendu les cloches de St Denis et un enregistrement du tocsin.

 

Le 1er août à 15 h 45, le chef du gouvernement français décrète le début de la mobilisation générale pour le 2 août à 17 h

La première affiche est posée le 1er août, à Paris, à 16 h au coin de la place de la Concorde et de la rue Royale ; l'ensemble de la population fut informé le même jour par des affiches, imprimées depuis 1904[] (seule la date restait à compléter), placardées sur la voie publique dans chaque commune puis par le tocsin sonné par les cloches des églises et beffrois.

 

Aujourd’hui nous vivons en paix en construisant une Europe imparfaite mais pacifiée avec nos anciens alliés et adversaires.

Mais comme je l’ai déjà dit la paix n’est pas un avantage acquis, elle se gagne tous les jours.

 

                                                                                Claude METREAU

 

                                                                        Président du Comité d’Entente             

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                                        Message pour le 18 juin  2014

 

        Comme chaque année, nous commémorons  à Amboise  un double anniversaire :

         L’anniversaire de l’appel lancé depuis Londres par le Général De Gaulle, appel que nous avons entendu autour de la stèle qui lui est consacrée

         L’anniversaire des combats à Amboise et à Chargé dont nous avons fait l’appel des combattants tombés ces jours-là.                  

         Quelques jours plus tôt, nous avons pu suivre de près ou de loin la commémoration du 70ème anniversaire  du débarquement en Normandie organisée par la France entourée de tous ses alliés de l’Ouest et de l’Est. Débarquement auquel les Français libres ont participé dans différentes formations et sous trois drapeaux. Sans oublier ceux de Normandie-Niemen sous un quatrième.

          Plus tôt nous, avons ici célébré le 69ème anniversaire de la capitulation du régime nazi à laquelle la France assistait comme acteur à part entière.

          Encore plus tôt le 27 avril nous avons honoré le souvenir des Déportés.

          Comme vous tous ici présents le savez très bien, ces dates sont les jalons de notre histoire récente et doivent être la charpente de notre mémoire. Il faut savoir les remettre en perspective.

             

                               Commémorer, c’est donc se remettre en mémoire :           

                                 - 18 juin 1940 – 6 juin 1944  – 8 mai 1945

        

         Sans faire d’histoire fiction nous pouvons nous demander si nous aurions été présents en tant que nation le 6 juin et le 8 mai si l’appel du 18 juin n’avait pas existé.

 

            Cet est appel devenu au fil du temps historique, car peu de personnes l’ont entendu, on n’avait pas l’habitude à l’époque d’écouter la BBC sur la TSF comme on disait.

           Cependant certains Français en eurent connaissance et des civils, des militaires, rejoignirent rapidement le Général De Gaulle à Londres.

           Dès le 14 juillet 1940 le Général De Gaulle passera en revue 800 Français libres à Londres. C’est l’embryon des Forces Françaises Libres.

           Ce ne sera pas chose aisée pour le Général De Gaulle que de convaincre nos Alliés et de faire ainsi reconnaître et accepter la notion de « France Libre » par opposition au régime de Vichy.

Mais il y parviendra grâce à sa clairvoyance, sa ténacité et nous pourrions dire sa pugnacité.

Rappelons par exemple qu’à l’époque les Etats-Unis avaient une représentation diplomatique officielle auprès du gouvernement de Vichy.

           Avec l’aide de nos Alliés,  les Forces Françaises Libres monteront progressivement en puissance et à partir de Novembre 1942, date du débarquement allié en Afrique du Nord, elles seront étroitement associées à la conduite de la guerre et participeront à la victoire finale.     

          Ce qui permettra à la France de d’être présente à Berlin le 8 mai 1945 pour la signature de l’acte de capitulation nazie.

            Le Général De Gaulle, rappelons-le, avait été nommé général de brigade à titre temporaire le 25 mai 1940 et nommé sous-secrétaire d’état à la Défense dans le gouvernement Paul Reynaud le 6 juin. Le Général avait gagné Londres le 17 juin. Il fut condamné à mort par un tribunal de Vichy le 2 août 1940.

             Effectivement nous pouvons nous demander si nous aurions été présents en tant que nation le 6 juin et le 8 mai si l’appel du 18 juin n’avait pas existé.

 

                                                                                      Claude MÉTREAU

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ALLOCUTION DU PRESIDENT DU COMITE D'ENTENTE LE 8 MAI 2014

 

2014, année des anniversaires

100ème anniversaire de la déclaration de guerre de l’Empire allemand à la France et à l’Angleterre le 3 août 1914.

70ème anniversaire du débarquement des alliés en Normandie le 6 juin1944

70ème anniversaire du paroxysme des déportations des nazis et de leurs auxiliaires en 1944

70ème anniversaire du massacre de MAILLÉ et de la libération de Paris le 25 août 1944

60ème anniversaire de la chute du camp retranché de Dien Bien Phu le 7 mai 1954 et des Accords de Genève du 21 juillet 1954

 

 Certains de ces anniversaires marquent le début de la fin d’un conflit parfois suivi d’un autre comme la guerre d’Indochine (1946-1954), suivie de la guerre du Viet Nam (1954-1975).

 

L’anniversaire le plus ancien devrait nous rappeler que la première guerre mondiale entrainera la seconde et aboutira à trois traités de paix : Versailles Sèvres et Trianon dont les conséquences sont encore visibles, mais la paix n’est pas un avantage acquis.

 

Chaque année à l’occasion de la commémoration de ce 8 mai 1945, la capitulation sans condition du régime NAZI, nous abordons un thème particulier. En effet, volontaires ou non, beaucoup des acteurs et victimes de ce conflit n’avaient qu’un seul point commun, un seul but : combattre l’idéologie Nazie et permettre à la France de retrouver sa Liberté.

 

Dans les années passées nous avons évoqué cette guerre sous ses différentes formes : les combats de 1940, les prisonniers de guerre, la Résistance, la France Libre, les combats de 1944/1945, la Libération…

 

C’est pourquoi quelques jours après la journée consacrée au souvenir de la Déportation, c’était le 27 avril dernier, nous avons choisi, cette année d’aborder et de développer le thème des exactions nazies de l’été 1944.

 

Je remercie vivement Monsieur MAIGAN, Directeur de l’Ecole Jules Ferry, d’avoir préparé, avec ses élèves un témoignage sur le massacre du 25 août 1944 à MAILLÉ où 124 habitants âgés de 6 mois à plus de soixante-dix ans furent exécuté froidement en une matinée.

 

Je remercie vivement les parents d’élèves qui accompagnent les enfants et les aident ainsi à s’engager dans la transmission de la mémoire et dans la connaissance de notre histoire.

 

Enfin je terminerai mon intervention en rappelant la mémoire de nos compatriotes tombés dans ces conflits :

 

- pour 14-18 notre monument aux morts mentionne 172 noms.

 

- pour 39-45 notre monument aux morts mentionne 15 noms de combattants tombés entre 1939 et 1944 en France et en Belgique.

 

- pour l’Indochine, exceptionnellement je rappellerai leurs noms :

• Hugues CABLAN – Maréchal des Logis au 10ème RAC – 15/04/1948 – Tan Nrut

• Armel JAHAN – Sergent au 2ème BCP – 8/04/1949 – Ben Suc

• Aimé LE BAS – 2ème Canonnier au 3ème RAC du Maroc – 3/07/1950 - Cao Bang

 

Je salue aussi un survivant ici présent Bernard CHARVET

  

Claude METREAU, Président du Comité d'Entente d'Amboise

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LE SOUVENIR FRANÇAIS  - AMBOISE

                              et  

LE CIMETIÈRE DES URSULINES -  AMBOISE

 

            Au début du 18ème siècle Amboise possédait trois cimetières (Saint-Florentin, Saint-Denis, Bout-des-Ponts). La loi du 10 mars 1776 oblige les villes à sortir les cimetières de leurs limites du moment. Amboise les transfère au Clos-du-Bœuf sur un terrain donné par le duc de Choiseul et le dénomme Cimetière des Ursulines. Son tracé, lui donne l’aspect d’un jardin à la Française avec des allées bordées d’ifs dont une partie est classée Monument Historique.

            Quelques célébrités y reposent : le duc de Choiseul, ministre d’État de Louis XV, son ami Léonard Perrault et Henri-Michel d’Amboise.

             Plus proches de notre époque Marie Riahhi, qui appartenait  à l’entourage de l’émir Abd El Kader, assigné à résidence à Amboise de 1848 à 1852 et le dernier : Michel Debré, père de la Constitution de la Cinquième République.

             L’industrie locale du XX siècle est représentée notamment par des chapelles comme celle de la famille Mabille.

              Deux lieux, dans ce cimetière concernent le monde combattant :

              - le Mémorial de l’AURÈS

              - le Carré Militaire

             Le Mémorial de l’Aurès inauguré le 19 avril 1997 fut érigé sous l’impulsion de son maire de l’époque, Bernard Debré (ancien ministre) et à la requête d’anciens harkis originaires de l’Aurès. La ville d’Amboise présentait la particularité d’être jadis jumelée avec la commune mixte d’Arris (Aurès). Le Souvenir Français a participé à son financement. Sur les murs intérieurs en ardoise de ce mémorial et en face du nom de chaque Douar sont apposés des plaques en laiton comportant l’inscription des morts pour la France originaires de cette région durant les guerres 14/18-39/45-Indochine-Algérie.

             Il est le lieu de la cérémonie annuelle du 25 septembre à la mémoire des harkis et des membres des formations supplétives d’Algérie, présidée par le Préfet d’Indre et Loire et à laquelle assistent les organisations d’Anciens Combattants et le Souvenir Français

             Le Carré Militaire trouve son origine dans la guerre de 14-18. Une série de concessions perpétuelles furent réservées aux combattants blessés, soignés à l’Hôpital Auxiliaire n° 13 et à l’ambulance du Château d’Amboise et morts des suites de leurs blessures. Il est constitué d’une rangée de 45 tombes. Au milieu de cette rangée, parallèle au mur de la rue des Ursulines, une tombe, autre particularité, contient les restes du Docteur Meusnier et de son épouse. Ce médecin, requis pour la durée de la guerre avait manifesté dans ses dernières volontés le désir d’être inhumé au milieu de ses poilus. Enfin au milieu de cette rangée repose un soldat inconnu, car certains blessés arrivaient dans les hôpitaux auxiliaires en ayant perdu leur identité, avant de perdre la vie.

             A ce contingent de 14 -18 il faut ajouter une dizaine de sépultures de combattants de deux guerres situées de l’autre côté de l’allée, soit au total 56 sépultures  de combattants.

             Depuis sa création en 1975 le Comité d’Amboise s’est fixé la tâche de vérifier les identités, de faire réaliser avec le concours de la Ville d’Amboise des entourages, des stèles avec croix et plaques d’identité.

            Le Comité se charge de l’entretien (nettoyage, peinture) et la Ville de la fabrication des croix. A intervalles réguliers un « grand carénage », comme le diraient nos camarades marins, est nécessaire.

            Cet été une petite équipe de membres des principales fédérations d’Anciens Combattants, s’est attelée à cet ouvrage sous l’impulsion de notre Vice-président Dominique Tabourdeau. Toutes ces sépultures furent fleuries d’un modeste pot de chrysanthèmes avant le 1er Novembre. Les compliments reçus par l’équipe de quêteurs sont pour nous la démonstration que les actions de mémoire sont encore fortement appréciées et souhaitées par nos concitoyens.

 

                                                                  Le Président du Comité d’Amboise

                                                                              Claude MÉTREAU

Sources historiques : Archives de la Ville d’Amboise

Les 46 tombes du carré militaire -Photo C. Métreau
Les 46 tombes du carré militaire -Photo C. Métreau

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LE SOUVENIR FRANÇAIS – AMBOISE

                                       et   

LES JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 2012

 

     A l’occasion des journées du patrimoine, les 15 et 16 septembre 2012 ayant pour thème cette année, « le patrimoine caché », le comité local d’Amboise a présenté trois lieux de mémoire : deux liés à la guerre de1870 et un autre au conflit algérien à travers le mémorial des Harkis.

    Un ensemble de panneaux explicatifs sur la guerre de 1870 présentés à l’entrée du cimetière des Ursulines, a permis aux visiteurs de découvrir ce lointain conflit et de faire connaître la statue dite « du mobile » qui se trouve à l’une des entrées d’Amboise. Les actions et les missions du Souvenir Français étaient aussi présentées aux visiteurs.

    Certains membres du comité ont ainsi pu accompagner les visiteurs dans le cimetière et leur faire découvrir l’ossuaire renferment les corps de soldats allemands et français de la guerre de 1870, le mémorial des Harkis mais aussi le carré militaire de la Première Guerre mondiale et quelques tombes célèbres, notamment celle de l’épouse chrétienne d’ABD EL KADER.

     C’est environ 100 personnes qui sont venues découvrir ces lieux de mémoire pendant la durée de ce week-end permettant de faire connaître un peu mieux le patrimoine local et les actions du Souvenir Français.

 

                                                                                                                                                                                                                            Christophe SIMON

Tombe collective franco-allemande 1870 - Photo C. Métreau
Tombe collective franco-allemande 1870 - Photo C. Métreau

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 POURQUOI COMMÉMORER ?

                                                 POURQUOI TÉMOIGNER ?

 

           Il y a quelques mois je fus interpellé par quelqu’un qui connaissant mes engagements dans la transmission de la mémoire me dit : « Pourquoi continuer les cérémonies commémoratives, nous sommes en temps de paix et il n’y aura plus, bientôt, d’anciens combattants, tout juste s’il n’ajoutait pas « Dieu merci ».

            Je m’en suis expliqué lors de la cérémonie du 8 MAI à Mosnes. Nous n’agissons pas poussés par la haine des autres nations avec lesquelles nous avons construit l’Europe après nous être durement combattus.

          Prenons un moment pour évoquer deux évènements, l’un très récent, l’autre à venir à l’heure où ces lignes sont écrites.

-          Dimanche 28 Avril 2013 – Journée Nationale du Souvenir de la Déportation

Nous avons participé à la cérémonie organisée à Amboise sous l’égide de la Ville conjointement par la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes, le Comité d’Entente et le Souvenir Français.

Dans notre secteur les déportés rescapés sont morts, leurs enfants maintiennent la flamme.

Cinq jeunes lycéens qui avaient pris le Train de la Mémoire vers AUSCHWITZ en 2012, nous ont accompagné en participant aux dépôts de gerbes et surtout en lisant des textes dont un rédigé par eux-mêmes. En voici quelques extraits :   

 « …C’est dans un silence total que nous avons marché pendant trois quarts d’heure vers AUSCHWITZ-BIRKENAU. C’est en chuchotant à peine que nous avons parcouru les ruines de l’entreprise d’extermination massive de personnes à seule raison de leurs caractéristiques jugées nuisibles ou inutiles par les nazis. C’est dans un silence total que nous avons regardé, hypnotisés, ces ruines qui criaient en silence….  

….. Nous avons pris conscience qu’il faut savoir dire « NON », STOP », et que cela nous engage, que cela change le cours de nos vies comme homme ou comme femme…..

……OUI, NOUS ACCEPTONS DE REPRENDRE LE FLAMBEAU, comme vous portez ces drapeaux, et de perpétuer le souvenir pour nourrir la conscience et le discernement des hommes. »

 

-          Mardi 18 Juin 2013 – Appel du 18 Juin1940

 

         Le 10 mai 1940, l’Allemagne met un terme définitif à la drôle de guerre en attaquant la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la France.

Encerclées dans le nord de la France, nos armées doivent rembarquer à Dunkerque.

Début juin, les armées allemandes engagent la deuxième phase de la campagne de France franchissent la Marne, l’Oise, la Seine. 

Le 14 juin, l’armée allemande occupe Paris déclarée ville ouverte.

L’armée française reflue vers le sud mélangée au flot de civils toujours plus nombreux sur les routes de l’exode.

La Loire apparaît comme un ultime rempart, une dernière ligne de résistance alors que tout s’effondre.

C’est le 10ème corps d’armée qui va tenter de défendre la Loire entre Tours et Beaugency.

Le 16 juin la 33ème division d’infanterie allemande atteint la Loire à Orléans.

Vers 19 heures, le pont de la voie ferrée tombe intact aux mains des troupes allemandes.

Le 17 juin, alors que l’armée allemande franchit la Loire près de la Charité sur Loire, les unités du 10ème Corps se replient derrière le fleuve :

-       2ème DIM à Tours

-       8ème DIC à Amboise

-       84ème DIA à Blois

Dans ce secteur les ponts sautent dans la journée du 18 juin.

A Amboise, seule la partie sud du pont est détruite dans l’après-midi du 18 juin (entre 16 h et 17 h).

De part et d’autre d’Amboise, la défense de la Loire est assurée par les restes du RICM (Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc), du 26ème RTS (Régiment de Tirailleurs Sénégalais) et des unités éparses.

L’appui de l’artillerie provient de 155 courts du II/9ème RAP positionné à la pagode de Chanteloup. Quelques pièces de 75 pouvaient assurer une défense antichar.

Entre le 17 et le 19 juin 12 combattants tombent à Amboise, 11 à Chargé et un à Pocé

Pendant ce temps le Général de Gaulle lance son célèbre appel le 18 juin à LONDRES.

Aujourd’hui nous ne marchons pas au pas de l’oie !

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                              Claude MÉTREAU

                                                                                        Président des AC de MOSNES

                                                                          Président du Souvenir Français d’AMBOISE